vendredi 7 février 2020

L'art d'accomoder les restes pour un croque-mitaine

L'art d'accommoder les restes pour un croque-mitaine (2006-11-18) 

Plus je repousse les murs 
plus ils se referment davantage. 
Plus je m'éloigne des blessures 
plus elles reviennent d'âge en âge. 

Plus je me construis un espace clos 
plus il se lézarde de part en part. 
Plus je fortifie les remparts 
plus ils sont pris d'assaut. 

Je dois monter alors à la tour haute 
regarder en face la nuit qui s'avance, 
son cortège effrayant et barbare. 

Au lever du jour tout s'évanouit 
dans un brouillard bleuté... 
La tour n'est pas encore tombé ? 

Le croquemitaine, ce trou noir 
qui nous avale certaines nuits, 
ce mange monde sans état d'âme, 
avaleur de matière, passe son chemin. 

Blessures secrètes mais infinies 
que l'on remise dans le noir 
mais que la nuit on écoute 
lorsque tout dort autour de soi.  

Lentement 
dans la solitude extrême 
se dit le vrai visage 
de la blessure enfouie.  

S'en est allé 
le tourbillon du jour, 
effréné, 
son absence de pensées.  

La nuit, revient 
la blessure. 
Juste la nuit. 
Juste soi. 

Lancinant et apaisant 
bien que de nuit, 
le regard lucide, tenace 
nous tient debout face au jour qui se lève.

Estourelle 

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